Azius, le capitaine du navire Dominium Oceanis arrimé à Hadarès.
Azius Drakeron
L’explosion magique ayant éclairé le ciel quelques jours passés a marqué bien des gens, partout dans le monde. La curiosité de plusieurs les poussera à se rendre en Clairebrume, l’origine de cette grande tour lumineuse qui a fendu le ciel. Parmi ces gens se trouve Azius Drakeron. Un démon certes, mais avant tout, le capitaine du navire Dominium Oceanis. Il s’agit d’un très grand navire contrôlé par de grandes bêtes puissantes et inépuisables. Azius compte bien sur la force de ses comparses et la taille de son grand galion pour se rendre en Clairebrume, et ainsi escorter les âmes curieuses qui souhaiteraient partir à l’aventure.
Il se dresse alors, fièrement, dans l’embouchure du pont du grand navire, à saluer les braves qui osaient prendre la direction de la passerelle les menant à bord du Dominium Oceanis. L’un de ses subordonnés était sur le quai à faire signer les nouveaux venus, et il prenait bien soin de saluer tous et chacun, question de s’assurer que tout le monde se sente à l’aise. Ce n’était pas tous les jours que les gens avaient la chance (ou la malchance) de voyager avec des démons !
L’ensemble de la cale et de la section des couchettes avaient été adapté pour accueillir le plus de gens possibles, et stocker le plus de ressources que le navire pourrait en contenir. Des filets sécurisaient de grandes quantités de cargaison sur le pont, et partout où il pouvait mettre un baril, il le faisait. Le galion avait changé ses habituelles voiles rouges pour de grandes voiles blanches. Il avait conservé le drapeau d’Ashland sur le plus haut mat, mais avait changé les deux autres pour des drapeaux d’Orzen, question d’attiser un peu la rancœur que les Clairebrumois pourraient ressentir face à un navire rempli de démons.
Tout était prêt. Les marins et les démons avaient travaillés très fort les deux dernières journées pour mettre en œuvre ce magnifique navire d'expédition, en partant d'un simple navire pirate recyclé. Quiconque habitué à Hadarès et au navire du Dominium Oceanis pourrait rester surpris de voir le navire ainsi déguisé. Malgré l'apparence fortement rassurante du navire comparé à son habitude robe sombre, une difficile expédition attend les curieux.
Qui aurait suffisamment courageux pour monter à bord ?
Le Destin
Aaron Keroth
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Mar 1 Aoû 2023 - 21:08
L'Instabilité des ténèbres Rp d'event, ouvert
«Putain, t’as échappé la voile! J’espère que tu te moques de moi?» C’est la phrase qui m’avait réveillé. «À cause de toi j'dois redescendre la chercher.... connard! » ET voilà que cela continuait. Il y avait beaucoup de mouvements en haut, sur le pont. Je me tirais du lit difficilement, encore un peu bourré de la veille, pour constater que j’étais bien le seul encore endormi. Tout le monde semblait très obnubilé par quelque chose dehors, quelque part sur le pont. Une activité très anormale me poussait à quitter le lit de ma couchette difficilement pour me rendre sur le pont, en simple sous-vêtements. N'ayant pas tant d'équilibre dû à l'absence de mes ailes, je me mouvais difficilement jusqu'à l'entrée de la cale. Je montais les marches, ouvrant la trappe pour laisser enfin le jour entrer dans la cale. Aveuglé par la lumière et bâillant comme un môme venant de se réveiller de sa sieste, je laissais mon regard lourd scruter les voiles du navire qui avaient soudainement changés de couleur.
«Euh……. Qu’est-ce qui se passe?» Je savais bien pour le truc d’explosion et comme quoi on était les heureux élus à aller se les geler en Clairebrume, mais bordel, de là à changer les voiles…? Mon regard perçait la lumière pour y constater également un changement de drapeaux. «Putain Azius, les drapeaux? Sérieusement? Tu me déçois, là…» J'avais crié cela sur le pont, pour être bien certain que le capitaine du navire ait entendu mon désarroi... bien malgré le fait qu'il en avait sûrement rien à foutre, puisque je n'étais qu'un simple marin pour lui. Je soupirais longuement avant de retourner à la cale pour me vêtir de manière à pouvoir aider un peu, avant de me le faire reprocher par Azius. Je n'étais pas très enclin à mettre un haut, puisque le tissu frotterait sur mes plaies difficilement guéries, mais je n'avais guère le choix de le faire. Je m’empressais donc de monter sur le pont pour préparer le navire pour que le tout soit parfaitement prêt, au goût de Monsieur le Capitaine.
J'aidais avec les voiles. Il ne restait que la misaine et les artimons à changer, et je m'affairais donc à donner un coup de main du mieux que je pouvais. Une fois cela fait, je sécurisais la marchandise en surplus sur le pond du navire, et j'aidais également avec l'adaptation de la cale, pour en faire un endroit beaucoup plus spacieux. Ils s'étaient empêchés d'y travailler parce que je dormais, je devais au moins donner les efforts nécessaires pour me rattraper.
Une fois tout prêt, je me dirigeais directement vers un tonneau d’alcool avec une chopine trouvée sur le pont, la remplissant sans scrupule. Je me laissais tomber par terre, assis sur le pont, adossé contre une barrière du rebord. Quelques bonnes gorgées plus tard, assez pour oublier le mal de mes omoplates, je soupirais, observant et contemplant le magnifique travail de conversion vers une apparence plus ordinaire, et à mon avis, trop claire et trop horrible. Je n’étais pas prêt à devenir marin auprès d’un navire, d’une embarcation et d’un capitaine puriste qui voulait se fondre dans la masse….. mais le choix n’y était pas ; je faisais partie de l’équipage, Azius m’imposait un peu de participer à cette expédition dont je me serais bien passé.
Je regardais les curieux qui s'avançaient sur le pont. Je les observais attentivement, avec une joie certaine. C'était quand-même bien de voir tous ces gens se mobiliser pour un problème macabre comme l'explosion d'une faille planaire. Plus le temps avançait (et plus l'alcool rentrait) plus j'étais heureux et excité par cette nouvelle aventure qui nous attendait. Assez pour me redresser, et assister Azius dans l'accueil des nouveaux venus.
Aaron Keroth
Khesah
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Mer 2 Aoû 2023 - 3:51
L'instabilité des ténèbres
Event, feat. Le Destin, Aaron Keroth
La demi-démone avait vu l’explosion magique quelques jours plus tôt. Visiblement, quelque chose se tramait de l’autre côté de l’océan. Et comme cela venait du nord-est, la potentielle catastrophe venait des environs de Clairbrume, si ce n’était pas directement sur place. Elle avait par la suite entendu parler d’une expédition organisée par le capitaine du Dominium Oceanis. Khesah se souvint alors de sa rencontre avec l’un de ses matelots, un démon qui l’avait dérangé pendant sa première soirée à Hadarès. Tiens, et puis pourquoi pas ? Il était venu l’emmerder à ce moment-là, pourquoi ne pourrait-elle pas faire de même ? L’hybride négocia avec le tavernier du Panais doré, là où elle logeait depuis son arrivée en ville pour qu’il s’occupe d’Akina, sa monture, pendant son absence. Si la jeune femme ne revenait pas, il en ferait bien ce qu'il en voudrait.
Ses bagages sur le dos, Khesah se dirigea au point d'amarrage du navire. Elle le trouva bien vite, l'avantage d'arriver première, puisqu'il n'y avait pas un chat, sans mauvais jeu de mot, à cette heure sur les quais. Le Dominium Oceanis se trouvait être un imposant navire. Sa coque était d'un bois sombre. Les matelots s'affairaient sur le pont afin de changer les voiles rouges par des blanches. Sur le mât principal, Khesah remarqua trois pavillons : l'un d'Ashland, la terre des démons, et deux d'Orzen. Tiens donc ? L'allégeance de ce capitaine et de son équipage était pour laquelle des deux nations ? Difficile à dire, mais l'hybride s'en fichait royalement.
Elle s'avança vers un cornu qui attendait non loin de la passerelle, un registre déposé sur une caisse non loin. Le démon avait le dos appuyé sur une pile de caisses.
- T'embarques ma jolie ? Signe ton nom dans l'registre avant de monter.
Khesah prit la plume que lui tendait le cornu et écrivit son prénom à l'endroit indiqué. Elle allait mettre un pied sur la passerelle, lorsque le démon l'agrippa par le poignet.
- Minute beauté, manque ton nom de famille.
- Appelle-moi encore par un mot doux et tu vas manger ma dague dans l'fion.
Les yeux furax, la demi-démone signa d'une croix l'emplacement du nom de famille, indiquant ainsi qu'elle n'en avait pas. Khesah lança un dernier regard mauvais au dragueur, puis grimpa sur le bateau. Saluer par le capitaine, la jeune femme le salua en retour et demanda où déposer ses effets personnels. Elle aperçut bien vite l'importun qui l'avait dérangé quelques jours plus tôt, mais ce dernier semblait occupé à aider les autres, alors l'hybride suivit les indications afin de trouver sa couchette pour le voyage. La demi-démone s'y installa et attendit le départ.
Le chat n'arriva sur le quai qu'une bonne demie-heure après la première passagère, après que le blanc eut remplacé l'écarlate habituel des imposantes voiles du galion. Orin ne s'était jamais trop approché du port, sa crainte de l'eau justifiant, selon lui, parfaitement ce fait. Une simple gaffe, une simple chute et il sombrerait dans les flots, jusqu'à ce qu'on retrouve son corps dans un filet de pêche. Brrr, quelle horrible pensée... Une pensée toutefois suffisante pour qu'il ne se soit que rarement aventuré dans les environs.
Aujourd'hui, l'animorphe devait bien admettre qu'il regrettait sa couardise d'antan. Sa main serrait fortement la lanière de sa sacoche, contenant le peu qu'il possédât. Ses oreilles étaient dressées sur sa tête et ses yeux brillaient d'excitation. Jamais, Ô grand jamais, il n'avait eu l'occasion de contempler pareil navire auparavant. Un navire majestueux. Un navire dont l'équipage s'affairait sans relâche pour que le voyage soit effectué dans les meilleures conditions.
Et quel voyage ! Il ne s'agissait, ni plus, ni moins, que de s'aventurer sur les terres de Clairebrume, suite au puissant éclat de lumière qui avait jailli dans les cieux, quelques jours plus tôt. C'était la première fois que le jeune homme quittait Orzen. Sa prudence naturelle s'était dissipée au profit de la soif d'aventure. Pour une fois, il ne se contenterait pas d'écrire un tel récit, mais le vivrait pleinement. Écrire le déroulé de la traversée et du périple, était d'ailleurs l'une des raisons de sa présence ici. Il ignorait si un tel prétexte serait accepté, mais il ne pouvait fournir que cela, en dehors de l'idée de donner un coup de main pour découvrir ce qu'il se tramait.
Clairebrume était un nom qui le rendait à la fois triste et nostalgique. Il n'était pas sans lui remémorer ces quelques jeunes années, en compagnie d'un certain chaman, en qui il avait eu le malheur de croire. Elion. Ce cher Elion. Cet ami qui s'était égaré et pour lequel il avait sacrifié sa liberté. Le souvenir était à la fois beau et synonyme d'un échec cuisant. Ses doigts se serrèrent sur le pendentif en bois qu'il portait autour du coup : un chat gris, brisé en deux d'un coup de dague.
Chassant les mauvais souvenirs au profit de l'émerveillement, Orin s'avança près du navire et constata à quel point il se sentait petit. Tout petit en vérité. Le galion dominait le port de toute son immensité, voiles repliées et pavillons au vent. En effet, plusieurs pavillons s'élevaient au-dessus des mats. Le jeune homme n'eut aucun mal à reconnaître celui d'Orzen... et fut surpris de constater que celui d'Ashland n'avait pas été oublié. Lui non-plus, d'ailleurs, n'avait pas oublié l'intitulé de l'annonce concernant l'expédition. Tout Hadarès, ou presque, connaissait le Dominium Oceanis. Et tous savaient qui était à sa tête.
La présence d'un capitaine démon n'avait pas entamé le courage de l'animorphe. Allons, une mauvaise expérience ne pouvait pas être l'écho de tout un peuple, si ? Ce fut avec cette pensée en tête qu'il s'engagea sur la passerelle pour monter à bord à son tour. Ce fut avec cette pensée en tête qu'il constata avec dépit qu'il y avait beaucoup de démons à bord. Beaucoup trop pour ne pas se sentir tout à coup moins sûr de soi.
- Bah alors, p'tit gars ? l'interrogea le démon chargé d'enregistrer les passagers. Approche, personne va te manger ! 'Fin normalement...
- C'est que... ce navire est impressionnant, justifia Orin en s'exécutant, après avoir déglutit et prit une bonne inspiration.
- Et t'as encore rien vu. Tiens, signe-la.
Même la table semblait trop grande pour le jeune animorphe. Adressant un hochement de tête penaud au démon, il finit par passer son chemin et fit quelques pas sur le pont. Ses iris grisés ne se décollaient pas des mâts imposants, qui s'élevaient avec autant de magnificence que des colonnes de temple au-dessus de lui. Une fascination qui lui valut de manquer rentrer dans un marin affairé, qui n'eut d'autre choix que de l'esquiver en bougonnant. Sa main alla se promener sur les bas-haubans du vieux gréement, puis caressa le bois foncé d'un mât.
- Tu as du vivre tant de belles aventures, s'extasia-t-il avec un grand sourire. C'est curieux, il me semblait que tes voiles étaient rouges...
Tout à ses pensées, il ne remarqua qu'après plusieurs longues minutes les deux démons qui accueillaient les nouveaux venus. Bien conscient qu'il ressemblait davantage à un gamin abasourdi, qu'à un aventurier aguerri prêt à affronter le danger, Orin tâcha de reprendre contenance. Encore des démons... Allons, il devait se ressaisir et faire fi de la méfiance et du passé. Au moins pour cette fois. Rien ne l'empêchait de rester prudent tout en étant courtois, n'est-ce pas ? Ainsi choisit-il de saluer le capitaine et le démon qui l'accompagnait, pour tout premier pas.
- Pardonnez-moi, j'admirais le... balbutia-t-il nerveusement, enfin je veux dire : salutations et merci de m'accueillir à bord !
Le ciel d’Orzen avait retrouvé des tons azuréens, les oiseaux avaient repris leurs chants mélodieux, les citoyens vaquaient à leur petite routine quotidienne. L’atmosphère était enfin libéré du nuage toxique qui rendait la population malade. Seshat inspirait à pleins poumons l’air de cette ville étrangère. Certes, il y avait des relents d’égouts, de poisson et d’autres odeurs indéfinissables mais elle ne ressentait plus cette terrible faiblesse qui l’empêchait d’utiliser sa magie. Une belle journée s’annonçait, un renouveau bienvenu qui mettait du baume au cœur de l’animorphe. Fidèle à la Fiole Dorée, Seshat continuait d’y exercer en tant que soigneuse ; mais les patients étaient maintenant plus rares.
Ainsi elle se tenait sur le pas de la porte, le regard balayant la rue commerçante à la recherche d’un malade quand un homme pointa du doigt le Nord Est en vociférant. Intriguée, elle leva la tête pour contempler ce qui causait toute cette agitation. Une forte lueur embrasait le ciel ; elle ressentit de la peur devant cette nouveauté. La lionne se ressaisit en se rappelant les principes de Maeve : ne jamais céder au premier instinct mais étudier et observer. Le vacarme de la rue avait attiré le vieil alchimiste. « Vous avez d’étranges phénomènes météorologiques dans ce pays. » constata calmement Seshat. « Non, ça ce n’est pas normal ! » bougonna l’humain. Il n’avait pas terminé sa phrase qu’une onde de choc les frappa, les laissant pantelants quelques secondes. Dans la rue ce fut la débandade : les badauds pris de panique fuirent pour se calfeutrer chez eux.
La soirée fut plutôt animée à la Fiole Dorée. La boutique était devenue l’épicentre de la fine fleur des marchands du quartier. On y débattait plus ou moins calmement de l’origine du séisme magique et de ses implications sur le monde (et surtout sur le commerce). Seshat fut étonnée qu’on lui demande respectueusement son avis sur tout. Le bouche à oreille avait fonctionné et l’on connaissait son expertise en tant que soigneuse et de suivante de Maeve. Malheureusement sans les ressources d’une riche bibliothèque et n’ayant jamais observé un tel évènement la lionne n’était pas d’une grande aide. Elle noya cette ignorance dans un flot de jargon technique qui rassura les plus crédules. Au bout du compte on décida que quelqu’un devait aller voir ce qu’il se passe en rejoignant l’expédition. Mais chacun se montra embarrassé : les boutiquiers dissimulaient leur crainte en évoquant leur perte de chiffre d’affaire ou leur famille s’ils s’éloignaient. On regardait subrepticement vers l’étrangère qui, dans un soupir, accepta de se lancer dans l’aventure. L’assemblée fut aussitôt soulagée et on félicita Seshat pour son courage. Dans leur enthousiasme – et comme pour se donner bonne conscience d’envoyer un individu vers une mort probable- on décida de pourvoir la lionne de tout ce dont elle aurait besoin : vêtements chauds, équipement et de bonnes adresses pour savoir qui contacter à Clairebrume.
C’est avec les adieux bienveillants du voisinage que la lionne prit la direction du port. L’ alchimiste avait même tenu à l’accompagner. Mais devant le navire Seshat avait perdu toute sa motivation. Le bruit du tangage, le clapotis de l’eau et les marins qui la regardaient avec un air insolent… Tout ça ne lui plaisait guère ; elle avait l’irrépressible envie de faire demi-tour et de fuir. Mais le vieil homme lui donna une petite tape maladroitement paternelle sur son épaule qui redonna courage à la soigneuse. C’est presqu’avec la larme à l’œil que Magnus Fielmort la quitta sur le dock.
« Nom et prénom ma jolie. » dit un démon en tapotant une feuille. Elle ignora la familiarité que le cornu lui avait manifesté : lui répondre aurait été s’abaisser. De ses doigts griffus l’animorphe signa de son nom complet en ornant son écriture de quelques volutes calligraphiques sous les pattes de mouches des voyageurs précédents.
Elle souffla avant d’entamer l’épreuve la plus angoissante de son aventure : traverser l’eau vive pour monter à bord. Serrant les dents pour garder l’attitude digne qui sied aux aristocrates de Whitestone, la démarche raide et le regard fixé sur le pont, elle avança à petits pas sur la planche de bois pas assez large à son goût. Arrivée à destination elle s’accorda une seconde pour reprendre ses esprits. Elle sortit de sa méditation par les voix désagréables de deux marins.
« Eh t’as vu, elle a une queue ! » lança l’un d’eux d’un ton égrillard. « Ouais ben moi je préfère son c... » La réponse s’arrêta net, la lionne feula en montrant les crocs, ce qui fit sursauter les deux importuns.
Seshat ne tolérait pas la vulgarité et n’allait pas se laisser marcher sur les coussinets par des membres d’équipage libidineux. Autant prendre les devants et montrer qu’elle n’était pas une jeune animorphe fragile mais une lionne jusqu’au bout des griffes et gare à qui lui manquerait de respect. Reprenant son air royalement supérieur, la soigneuse s’éloigna d’eux en espérant trouver des individus civilisés sur ce bout de bois flottant, sinon la traversée risquait d’être douloureusement longue.
Codage par Libella sur Graphiorum
Seshat Ra-Sibwa
Keith Nora
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Ven 4 Aoû 2023 - 21:08
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L'instabilité des ténèbres
«Allez Betty! Un effort, on y est presque!»
Les sabots de ma monture se faisaient solidement entendre contre le bitume des rues partout dans la capitale. J'étais accroché à sa fourrure, lui frappant les flancs à coups de pieds pour que celle-ci accélère sa course. Des bagages plein le dos, je n'allais certainement pas pour une simple petite marche de santé : Je ne voulais pour rien au monde manquer cette magnifique opportunité d'explorer un nouveau continent. Pour moi, c'était quelque chose de complètement impensable! Ne pas participer à l'aventure alors qu'elle se déplie carrément sous mes yeux, ce serait un vrai sacrilège.
Alors que je filais entre les bâtiments de la ville, le vent dans les cheveux, les armes frappant contre mon armure, le son de galop raisonnant partout, on aurait cru voir un preux chevalier filer vers un château, prêt à délivrer sa princesse. Ce que les autres voyaient : un espèce de créature gnome-ish vêtu en armure chevauchant une chèvre, ne courant pas si vite qu'un étalon. Maladroite, fonçant parfois dans les genoux des passants, Betty faisait de son mieux, je le savais... et je ne me gênais pas pour le dire aux gens qui m'interceptaient pour me le faire remarquer. Qu'ils osent lever la main sur mon animal tant adoré !
Je voyais ma destination approcher à vive allure. Je me rapprochais du navire, lentement, zigzaguant entre les passants, les barils de marchandise et ce, jusqu'à ce que je m'arrête enfin sur le pont du navire. Débarquant de ma chèvre avant même que celle-ci ne s'immobilise complètement, je relâchais un sacré soupir, légèrement haletant, avant de m'approcher du démon qui possédait un registre, à l'entrée du navire. «Ton nom, petit?» Mon visage démontrait la plus grande agacement du monde. Je soupirais légèrement avant d'entamer avec une réponse cinglante. «Appelle-moi comme ça encore une fois, et tu verras que tes genoux sont plus importants que tu l'imagines. Tu vas t'ennuyer d'eux quand tu devras t'agenouiller devant moi pour me supplier de n'pas t'tuer.» Je sautais, agrippant la plume du bout des mains pour noter mon nom dans le registre, ainsi que celle de Betty. Évidemment, mon vrai nom restant bien caché, je notais simplement Keith.
Alors que j'avançais lentement dans le but d'entrer sur le navire rejoindre l'équipage, ce salaud me bloquait le chemin, rapidement. «Pas d'animaux sur le navire, petit.» Pas d'animaux. Je me retournais vers lui. On pouvait voir la fureur dans mon visage. Les poings serrés, le regard ténébreux, je lui répliquais tac o tac. «J't'ai pas causé, gros tas d'merde. Betty est bien plus propre que l'eau avec laquelle tu laves ton gros cul de porc. Retire-moi la, et j'te jure que j'vais lui faire un lit avec tes ailes........ connard.» Le démon semblait plus abasourdi par mon culot que n'importe quoi. J'agrippais Betty par une corne pour rediriger sa tête vers moi, et nous nous précipitions sur le pont du navire.
Un frisson d'horreur me parcourait l'échine lorsque j'aperçus deux paires d'oreilles de chat parmi les membres d'équipage. Il y avait deux félins parmi ceux-là. Je figeais un instant, les regardant avec un espèce de dédain particulier, tout en continuant mon chemin. Je les contournais, m'éloignant d'eux pour passer mon chemin, alors que plusieurs mètres nous séparaient déjà. Comme si mon instinct animal prenait le dessus. Mes pas devenant de plus en plus silencieux, mon regard toujours rivé sur eux à les dévisager comme si je regardais la pire horreur du monde.
Un bruit sourd m'arrachait un sursaut monstrueux. Ayant l'impression que mon coeur était pour me lâcher, je me retournais en panique vers la provenance de ce bruit sourd pour constater que Betty était rendu face à un baril, et tapait dessus avec ses cornes comme une conne. «Betty, p'tain.... m'fais p'us jamais peur comme ça..... »
Keith Nora
Uruyendë Nómin
Nationalité Elyrienne
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Âge : 128
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Origine : Elyria
Sam 5 Aoû 2023 - 21:42
L'instabilité des ténèbres
Event Ouvert
Depuis quelques jours maintenant, l'elfe à la chevelure de flammes avait quitté sa patrie et rejoint la capitale d'Orzen, Hadarès. Uruyendë était curieuse. On lui avait parlé des cendres d'Ashland qui s'était retrouvé sur le territoire orzéen, causant nombre de maladies et de décès. Étant recherchiste de la conquête de Maeve, la jeune femme s'était fait un devoir de recencer cet événement dans les archives. Après tout, c'était arrivé une fois, cela pouvait très bien se reproduire. Mais alors que la jeune femme interrogeait un commerçant, une explosion de lumière en provenance du nord-est attira son regard. C’était magnifique aux yeux de l’elfe. Mais cette magie aurait certainement des répercussions. Dans les jours qui suivirent, Uruyendë se renseigna à droite, à gauche afin de savoir comment se rendre sur place. C’est ainsi qu’elle apprit qu’un navire partait pour Clairbrume afin d’étudier le phénomène. Mais bien entendu, la jeune femme ne le sus que quelques minutes avant le départ dudit navire.
Courant vers le port, l’elfe tomba sur le navire au moment où ils allaient retirer la passerelle.
- Attendez, moi aussi je veux être du voyage !
De son agilité elfique, la rouquine bondit prestement sur le pont. Un démon s’approcha d’elle, un registre à la main.
- Ton nom complet ma jolie
- Uruyendë Galadriel Amarië Silmarien Aerin de la Maison Nómin, enchanté, mon p’tit chou !, finit-elle en lui faisant un clin d'œil jumelé à un sourire rieur.
Le démon semblait perdu avec sa réponse, cela se voyait dans son regard. Il nota tout de même son nom dans le registre et lui indiqua son coin pour dormir. La jeune noble prit le temps de regarder les passagers. Beaucoup de démons, pour sûr, puisque l’équipage en était composé. Il y avait aussi quelques animorphes, une espèce de gobelin avec une chèvre, et une hybride démone visiblement. Ils ont vraiment laissé une chèvre grimper à bord ? Et bah … Après avoir déposé ses affaires, la rouquine retourna vers le pont, afin de voir le navire quitter le port et saluer le capitaine.
- Bonjour capitaine ! Je suis Uruyendë, recherchiste de la conquête de Maeve d’Elyria. Vous permettez que je questionne votre équipage durant le voyage ? J’aimerais en apprendre plus sur l’art de naviguer, et qui sait, peut-être donner un coup de main également durant la traversée si possible ?
Azius, le capitaine du navire Dominium Oceanis arrimé à Hadarès.
Azius Drakeron
Azius continuait de saluer les nouveaux arrivants. Pour commencer, une cornue, visiblement mi-démone. Il lui donnait les instructions demandées concernant l'emplacement de sa couchette, la place où déposer ses valises, et ses effets personnels. Il était plutôt surpris de voir Aaron à ses côtés, alors que ce dernier venait de sortir d'une très mauvaise passe.
Le prochain à signer était un jeune homme chat, qui semblait abasourdi par la grandeur du navire. Une lueur très claire de fierté pouvait se lire dans le regard d'Azius, alors que ce dernier venait enfin lui parler, après avoir divagué longuement. Il balbutiait quelques trucs à peine compréhensible, avant de remercier Azius de l'accueillir à bord. «Bienvenue à bord, jeune brave! Fais comme chez toi, et si tu as des questions, tous les cornus du navire pourront t'aider.» L'utilisation de cornu plutôt qu'ailé avait été utilisé question d'inclure Aaron dans la masse aussi, le pauvre, qui n'a plus d'ailes.
Une jeune animorphe lionne joignait ensuite l'équipage. Une jeune femme malheureusement victime de commentaires déplacés, surtout aux yeux d'Azius. Il comptait bien assurer la sécurité de tous les passagers, et cela incluait tout le monde. Il se rapprochait des deux malfrats qui avaient lancés des mots peu enjouables à la nouvelle arrivante. Un pas lourd, lent, en leur direction. «Vous avez jamais vu une femme de votre vie? Les malheureux! » Il dégainait son épée assez rapidement pour la mettre sous la gorge de l'un des marins, celui qui s'en allait dire une grosse connerie et qui avait été interrompu par le feulement de la lionne. «Si vous osez quoi que ce soit, vos ailes vont servir de drapeau sur ce navire. Compris?»
Son regard se retournait rapidement vers l'ensemble de l'équipage alors que sa voix raisonnait sur tout le navire. «Équipage du Dominium Oceanis! Nous avons des invités, comme vous l'avez sûrement remarqué. Ils font parti de notre équipage pour la durée du trajet, et ont droit au respect et à la sécurité comme tout le monde. Je vais être très clair : si je vois l'un de mes hommes lever la main ou être irrespectueux envers les courageux qui ont osé venir sur le navire dans le but d'élucider un mystère qui nous fout tous dans la merde, j'le charcute. Compris?»
Il rangea son épée tout en regardant le marin partir en bourrique dans sa couchette. Il revenait alors vers l'entrée du navire pour y voir un jeune brave et courageux... gnome? Gobelin, halfelin, même Azius ne saurait le dire. Il avait une chèvre comme monture (?) et semblait avoir beaucoup plus de culot que l'ensemble des membres de l'équipage réuni. Le regard abasourdi d'Azius suivait l'être, sans flancher et sans bouger. Décidément, celui-là n'allait pas avoir besoin d'aide pour se faire respecter.
Voyant une grande quantité de nouveaux, Azius montait sur la rambarde du navire pour être un peu plus visible que tout le monde. Il enchaîna alors rapidement. «Nous prendrons la mer ce soir, au tomber de la nuit. Mettez-vous à l'aise, préparez votre couchette. Prenez le temps d'explorer le navire, et de connaître vos comparses de voyage. Bienvenue à bord.» Sa phrase se terminait alors qu'il descendait de la rambarde, retournant à son poste.
Quelques heures avant le départ, Azius donnait l'ordre de lever la passerelle question de terminer les préparations avec tous ses hommes, sans que d'intrus se pointent sur le navire. Alors qu'il pensait bien avoir terminé avec cela, une jeune femme bondissant sur le navire interrompait tout ce qui était commencé. Le marin avec le parchemin et la plume à la main n'avait même pas eu le temps de ranger ses trucs. Il demandait alors tous les informations nécessaires à tout le monde, avant de finir par fermer l'accès au navire. Enfin. Il pensait bien s'affairer à débuter les préparations, mais la jeune femme le bombardait de questions presque instantanément. Il regardait rapidement autour avant de retourner son attention sur Uruyendë.
«Aider pendant la traversée, si vous n'avez pas de connaissances sur la navigation, il serait impossible. En cas d'urgence, de tempête ou d'attaque, il est préférable de laisser mes hommes réagir sans les déranger. Par contre, quand ce sera tranquille, rien ne vous empêche de venir traîner sur le pont et poser des questions. Pour le moment, nous en sommes à la préparation du départ, nous devrions lever les voiles vers la tombée de la nuit. » Il terminait sa phrase alors qu'il se retournait vers le reste de son équipage qui s'affairait à préparer le départ, allant d'ailleurs les aider.
ordre:
Azius Drakeron (MJ), Aaron Keroth, Khesah, Orin Saari, Seshat Ra-Sibwa, Keith Nora, Uruyendë Nómin
Personnages non-Joueurs
Aaron Keroth
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Dim 6 Aoû 2023 - 10:52
L'Instabilité des ténèbres Rp d'event, ouvert
La journée avait été longue à accueillir les nouveaux venus. Mon dos me faisait atrocement mal, mon équilibre n'était clairement pas à son meilleur, et souvent j'avais dû prendre des pauses pour m'arrêter et respirer, reposer mon dos un peu. L'absence de mes ailes me retirait beaucoup de poids, un poids dont j'étais habitué de compenser pour garder mon équilibre, mes ailes étaient beaucoup plus utiles que je ne l'aurais simplement anticipé. La réhabilitation n'était pas facile, et ça se voyait beaucoup.
Un visage me marquait particulièrement. La jeune demi-démone avec qui j'avais parlé l'autre jour quand je me cherchais une place où rester pour la nuit alors que ce con d'Azius s'était barré avec le navire, l'équipage, sans moi. Elle avait payé mon repas alors que je crevais la dalle. Je ne l'avais pas proprement remercié, j'avais été un peu con, bourré, et j'avais loupé beaucoup de politesse. Même si la politesse n'était pas mon fort, je ne pouvais pas rester là les bras croisés, je devais aller la remercier. Mon regard se retournait quelques secondes vers Azius pour constater qu'il semblait occupé, ce qui me poussait à rester dans les parages. J'allais avoir toute la durée du trajet pour aller la voir.
Je regardais tous ceux qui entraient sur le navire : un homme-chat qui me semblait plus être un gamin trop content qu'un aventurier prêt au combat, une animorphe lionne qui semblait plutôt fermée d'esprit aux commentaires déplacées et qui semblait avoir le grognement facile, un gobelin grisâtre avec une chèvre qui a sûrement plus de culot que l'elfe noir m'ayant arraché les ailes, et une jeune femme à la chevelure de feu qui posait vachement trop de questions, et qui allait sûrement se foutre dans mon chemin tout le long du trajet. Quelques autres s'étaient faufilés aussi, mais rien de bien spécial : ils étaient particulièrement parti directement à la cale, dans leur couchette, tout comme Khesah avait fait.... mais la demi-démone m'avait tapé dans l'oeil puisque je la connaissais.
Après que tout le monde -dont la retardataire- soit entré sur le navire, Azius retirait la passerelle et fermait l'accès au navire, et tout le monde commençait lentement les préparations pour notre départ. Je me retournais pour aller aider les membres du Dominium Oceanis, sentant un vertige particulier. Me retournant trop vite, tentant de me rattraper tout en calculant de travers le poids de mes ailes absentes, je m'étalais par terre comme un ivrogne. Je n'avais pas tant bu d'alcool, mais mon équilibre était trop affectée pour que je puisse aider comme cela. J'étais épuisé, et la journée avait été bien plus épuisante qu'elle avait l'habitude de l'être.
«putain............» Je me redressais difficilement, avançant lentement vers un banc sur le pont pour m'y assoir confortablement. M'adossant comme je pouvais au mur séparant le pont de la cabine du capitaine, je soupirais, fermant mes yeux pour tenter de me calmer, et de reprendre mes esprits. Le mal à mes omoplates me ramenaient les douloureux souvenirs de cet elf sombre qui m'avait causé ces plaies. Je soupirais longuement, avant d'agripper ma chopine que j'avais laissé préalablement sur le banc, pour voir qu'il en restait dedans. Plus fort que moi : je calais le reste du rhum, alors que le reste de l'équipage travaillait sur la préparation au départ.
Aaron Keroth
Khesah
Nationalité Arboréenne
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Dim 6 Aoû 2023 - 15:03
L'instabilité des ténèbres
Event, feat. Event ouvert
S'emmerdant assez rapidement sur sa couchette, Khesah finit par remonter sur le pont. Rien de mieux pour envoyer balader quelqu'un selon elle que de s'asseoir dans un coin et observer à distance. Ce qu'elle fit donc en posant son regard sur l'importun de la dernière en posant grossière son fessier dans les marches menant au gouvernail. C'est à cet instant que l'hybride remarqua que celui-ci n'avait plus d'ailes. "Tiens, il en avait pourtant que j'l'ai croisé ? J'me d'mande bien s'qu'il a fait pour plus en avoir." Une demi-heure environ s'écoula avant qu'un nouveau passager ne se pointe. C'était un jeune animorphe chat et, visiblement, ses traits félins semblait prendre le dessus, puisqu'il semblait craindre l'eau. Khesah en ria intérieurement. Plus tard, ce fut une animorphe lionne qui embarqua, elle aussi ayant droit aux mots doux. Et visiblement, la féline tapait aussi dans l'œil d'autres cornus, à entendre les commentaires. L'hybride s'en ficha et reporta son regard sur le démon qu'elle connaissait.
Plus tard dans la journée arriva une petite créature. Gnome ? Halfelin ? Gobelin ? Hybride ? Bref, Khesah ignorait de quelle race était la bestiole, et elle s'en contre fichait. Cependant, son dernier commentaire attira son attention.
- J't'ai pas causé, gros tas d'merde. Betty est bien plus propre que l'eau avec laquelle tu laves ton gros cul de porc. Retire-moi la, et j'te jure que j'vais lui faire un lit avec tes ailes … connard.
On pu entendre aisément le rire de l'hybride éclater en entendant cela. "Bien fait pour lui !" Plus tard, alors que la soirée commençait et que la passerelle allait être retirée, une elfe monta à bord d'une façon assez cavalière. "Eh merde, comme si on avait besoins d'unee prétentieuse à bord … L'hybride reporta plutôt son attention sur l'importun plutôt que la nouvelle venue. C'est alors que Khesah remarqua l'importun s'asseoir sur un banc non loin et caler sa chopine, qui n'était probablement pas rempli d'eau. La demi-démone se leva et se dirigea vers le sans-aile. Elle lui tendit sa gourde.
- J'sais pas s'qui t'es arrivé, mais t'as visiblement besoin d'aide. Commence par prendre de l'eau au lieu de l'alcool aussi, ça d'vrait pas nuire.
Elle resta tout de même froide en lui parlant. Visiblement, la jeune femme était prête à faire un effort afin de sociabiliser, mais sans plus.
Être qualifié de "jeune brave" redonna du baume au cœur à Orin. Tout sourire, il fit de son mieux pour calmer sa nervosité et salua de nouveau le capitaine d'un petit hochement de tête. Il fallait bien admettre qu'il lui était difficile de contenir son agitation. Ce voyage était le premier, alors il désirait en profiter un maximum. Oh, il n'ignorait pas que la promenade ne serait pas de tout repos, bien entendu. Après tout, l'entreprise promettait d'être dangereuse. Qui pouvait savoir quel phénomène était à l'origine de l'explosion qui avait eue lieu ?
L'animorphe préféra néanmoins demeurer positif et apprécier le voyage. Approchant doucement du bastingage, il fixa l'eau non sans une certaine appréhension. Avant de penser à ce qui les attendait à Clairebrume, il lui faudrait méditer sur sa peur de finir noyé. Ce navire ne donnait pas l'impression de pouvoir couler aisément. Comment l'aurait-il pu ? Il était immense. Les tempêtes elles-mêmes devaient se briser sur lui. Non, vraiment, aucun risque qu'ils n'atteignent pas leur destination.
Ses oreilles captèrent un feulement distinct et il délaissa son reflet dans l'eau paisible du port. Son attention se reporta sur le pont. Une silhouette familière s'y dessinait, visiblement contrariée par un échange plutôt impoli provenant de démons membres de l'équipage. Hé bien, quoi ? Qu'y avait-il de mal à avoir une queue, après tout ? Était-ce là une curiosité dont les marins n'avaient l'habitude ? Orin avisa son propre appendice caudal, pas plus enclin à le dissimuler que la lionne ainsi invectivée.
Une lionne prompte à ne pas se laisser ainsi malmener verbalement et le deuxième félin ne pouvait que l'approuver. Heureusement, l'intervention moqueuse fut de courte durée et les deux hommes remis à leur place aussitôt.
- Bien le bonjour, dame Ra-Sibwa, l'accueillit-il avec un sourire amical.
S'il pouvait au moins lui apporter une présence apaisante après de telles remarques déplacées, il ferait de son mieux. Orin lui était reconnaissant pour les soins qu'elle lui avait apporté, durant les longues semaines où la fumée des volcans s'était abattue sur le pays. Le jeune homme était alors épuisé et abattu. Elle lui avait permis de surmonter ses symptômes et de se remettre petit à petit.
L'animorphe s'apprêtait à approcher lorsqu'il se sentit soudain observé... et il déglutit dans la foulée. Une créature, un gnome peut-être, les fixait tout deux d'une drôle de façon, un peu plus loin. Un nouveau venu, semblait-il. Clignant des yeux à plusieurs reprises, comme pour s'assurer que c'était bien à lui que les regards meurtriers s'adressaient, Orin tourna la tête derrière lui, puis riva le regard de nouveau vers le gnome étrange.
Avait-il dit ou fait quelque-chose de mal ? Était-ce quelqu'un qu'il connaissait ? Il ne se souvenait pourtant pas avoir croisé cette personne auparavant. Une personne accompagnée d'une chèvre d'ailleurs. Tiens, ce n'était pas commun de posséder un tel animal de compagnie. Tiendrait-elle le coup sur un navire ? Se servait-on des chèvres à bord pour... ? Oh, mince. Était-ce réellement un animal de compagnie ? Avec un regard de tueur pareil, peut-être le gnome emmenait-il cette pauvre bête dans l'espoir de pouvoir la manger pendant le trajet ?
Une fois encore, l'imagination d'Orin allait bon train et il ne remarqua que trop tard le démon qui chutait maladroitement, de l'autre côté du pont. Son attention passa de Seshat à l'individu, qui peinait à se redresser. Le jeune animorphe se surprit à faire un mouvement pour avancer et aller aider... puis se ravisa. Son instinct venait de mettre fin à son besoin de se mêler de cela. Non, il ne le devait pas. La dernière fois qu'il s'était mêlé de ce qui ne le regardait pas auprès de quelqu'un de potentiellement dangereux, cela s'était mal fini. Il ne se souvenait que trop bien de son altercation avec la drow en furie, dans la forêt.
Ici, il ne risquait rien, affirmait la petite voix raisonnable de son esprit. Une voix bien trop faible, par rapport à l'instinct primaire qui lui dictait de ne surtout pas approcher. Quelqu'un d'autre s'en chargeait déjà, non ? Bien que honteux, Orin préféra rester en arrière, incapable de bouger. Les leçons du passé... Il devait les ancrer définitivement dans son crâne pour ne plus se faire de tels ennemis.
L'heure du départ ne serait que pour le soir, offrant à tous l'opportunité de passer du temps avec les autres.
Un capitaine pirate repenti, un équipage frondeur, une lionne soigneuse, une demie-démone téméraire, un démon sans ailes, une elfe impétueuse et un gnome ronchon... Autant de protagonistes à qui moult péripéties arriveraient dans les prochains jours. Orin allait avoir de sacrées histoires à raconter, il en était certain.
Seshat resta dubitative quant à l’attitude du capitaine du navire : il avait réagi très vivement à l’attitude misogyne de ses hommes qui s’étaient fait recadrer par un feulement bien senti. La soigneuse était persuadée qu’ils n’auraient pas recommencé et qu’eux et la voyageuse se seraient ignorés tout le temps du voyage. Maintenant les marins avaient matière à ruminer une revanche. Biensûr, agir comme un crétin méritait une humiliation publique comme punition, mais aller jusqu’à poser son fer contre la gorge du fautif était plutôt effrayant. En fait la lionne était plus inquiète de la violence larvée du capitaine que des réflexions déplacées de son équipage. Les explorateurs n’étaient pas les véritables courageux sur ce navire, mais les cornus sous les ordres d’Azius.
- Bien le bonjour, dame Ra-Sibwa.
Seshat sursauta, tirée de ses réflexions par Orin qu’elle n’avait pas repéré auparavant. Elle inclina légèrement la tête pour le saluer ajoutant un bref ronronnement amical. Mais le journaliste observait une petite créature qui détailla les deux animorphes avec morgue. Le gobelin babillait un langage grossier au marin qui l’accueillait tandis que sa bique donnait de méchants coups de cornes dans un tonneau. Seshat espérait que l’animal n’allait pas défoncer la coque du navire en pleine mer. Mais le plus à craindre étaient la vermine et les effluves malodorantes. Ne souhaitant pas attirer encore plus l’attention de l’improbable duo, elle reprit sa conversation avec Orin.
«Je suis heureuse de croiser un visage amical. Les deux lunes veillent sur notre nouvelle rencontre… J’espère que cette chance continuera tout le long de notre expédition. J’ai hâte de débarquer à Clairebrume. »
Ensuite le capitaine prit la parole et invita les voyageurs à se choisir un endroit où se reposer. Seshat ne demanda pas son reste et s’excusa auprès du journaliste pour choisir son lit. Les couchettes proposaient un confort rudimentaire mais la lionne était satisfaite : on aurait pu les loger encore moins convenablement car le navire était plein à craquer. Une bouffée d’angoisse la poussa à s’inquiéter de son sort s’ils coulaient dans les eaux glacées. Elle frissonna, sans pouvoir chasser cette pensée funeste de son esprit inquiet. Pour adopter une attitude plus positive, elle s’intéressa au contenu de son paquetage. Avait-elle tout emporté ? Le bateau resterait à quai jusqu’à la nuit, elle aurait le temps de retourner à terre pour ramener un objet oublié. Même si son sac avait été méticuleusement vérifié de nombreuses fois, elle continuait à déballer puis ranger ses affaires. Non, finalement elle ne trouverait pas d’excuse pour retourner à terre. Et puis maintenant qu’elle avait signé pour l’aventure, qu’un de ses anciens patients l’avait reconnue, elle ne pouvait plus se défiler. Le sort en était jeté, sa destinée était dans les mains griffues de Khaf-Ra. Elle adressa une prière muette au dieu animorphe : puisse son ancêtre être clément avec elle.
Le bateau ne partirait qu’à la nuit tombée, ce qui laissait du temps aux voyageurs de vaquer à leurs occupations. Seshat s’allongea sur sa couchette en soupirant et ferma les yeux. Elle avait envie de se détendre avant d’être ballottée sur l’océan. Pour oublier les odeurs iodées et le bruit de l’équipage qui s’affairait sur le pont elle se concentra sur les paysages rassurants de Whitestone : les sables chauds, une savane qui attirait les animaux autour d’un point d’eau… C’est ainsi que peu à peu elle sombra dans un sommeil apaisé, ignorant ceux qui viendraient s’installer à côté d’elle ou les retardataires qui voudraient monter sur le navire.
Codage par Libella sur Graphiorum
[/quote]
Seshat Ra-Sibwa
Uruyendë Nómin
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Lun 7 Aoû 2023 - 21:43
L'instabilité des ténèbres
Event Ouvert
L’elfe ne parut pas déçue le moins du monde de n’avoir pas l’autorisation d’aider. Probablement parce qu’elle pourrait poser toutes les questions qui lui passaient par la tête à l’équipage. Acquiesçant au capitaine, la jeune noble redescendit à sa couchette afin d’y prendre un carnet et une plume afin de noter les réponses des cornus. Elle ne remarqua pas sur le coup la lionne qui dormait non loin, et ne fit donc pas attention au boucan fait en fouillant son paquetage. Uruyendë mit plusieurs minutes avant de trouver ce qu’elle cherchait : un carnet volumineux à la couverture de cuir travaillé et détaillé d’enluminures d’or et d’argent, illustrant des arabesques et des feuilles d’arbres, ainsi qu’une plume d’argent. L’elfe prit également une fiole d’encre et remonta en quatrième vitesse sur le pont.
Aussitôt remontée, la rouquine se chercha un tonneau déjà en place, y grimpa avant de s’asseoir à son sommet, de croiser les jambes et d’y caler sa bouteille d’encre. Dès lors, elle nota toutes les actions qu’elle voyait les matelots faire afin que le navire soit prêt pour le départ. Après plusieurs minutes, l’elfe entendit un bruit sur son baril. Tournant la tête, elle remarqua la chèvre de l’espèce de gobelin en train de frapper son siège.
- Betty, p'tain.... m'fais p'us jamais peur comme ça.....
L’elfe lâcha un rire audible de partout sur le pont.
- Et bah, elle est marrante, ta Betty, on risque de ne pas s’ennuyer durant le voyage avec elle ! Moi, c’est Uruyendë, mais tu peux m’appeler Uru tout simplement si tu veux. Et toi, tu t’appelles comment ?
La rouquine se retenait de parler au masculin ou au féminin en s'adressant au goblinoïde, ne sachant trop de quel genre il était. L’elfe avait par contre continué ses notes en ignorant la chèvre qui frappait toujours son siège.
Déjà, Betty foutait la merde, et elle venait d’entrer sur le navire. Je tentais de l’arrêter bien malgré les regards désobligeants envers moi et ma chèvre. Je tirais le collier que celle-ci avait au cou pour qu’elle arrête de faire le boucan qu’elle menait. Je n’avais pas remarqué la personne assise sur le tonneau. Étant un peu trop petit et très déconcentré autant par les deux chats sur le navire que par ma créature tapant de ses cornes partout, apercevoir l’elfe assise sur le tonneau était le dernier de mes soucis, visiblement.
Sa voix est ce qui me faisait remarquer sa présence, me faisant probablement autant sursauter que lorsque Betty avait donné son premier coup de corne. Me retournant rapidement et tombant bêtement sur le cul comme une misérable merde, je regardais la jeune femme avec un regard complètement décontenancé. «Euh… Je… Oui… » Betty continuait son petit manège. Je me relevais de peine et de misère, tirant la créature hors de sa trajectoire pour qu’elle cesse de faire du bruit pour rien. «Suffit bordel!!!! À cause de toi tout le monde nous regarde!»
Je fouillais dans mes poches pour en tirer une grosse motte d’herbe que je lançais par terre. Ce serait un voyage difficile pour elle certes, mais je ne pouvais pas la laisser derrière. Mon regard se relevait vers la femme aux cheveux orangés alors que je relâchais un soupir de satisfaction. «Désolé… Elle… est probablement aussi stressé que moi… si ce n’est pas plus.» Je me laissais tomber par terre, assis, à regarder Betty un court instant avant de retourner mon regard vers Uruyendë, qui avait l’air motivée à me faire la conversation. Joie! Moi qui était solitaire de nature. J’allais à l’Aventure dans le but de vivre une aventure supplémentaire, quoi… et peut-être en tirer une cagnotte pas trop mauvaise, qui sait… pas pour faire blabla avec des inconnues.
«Keith. Enchanté.» Mes yeux se relevaient lentement vers la rouquine, qui notait plein de trucs dans ton carnet. C’était probablement cela qui me tapait un peu sur les nerfs… ne pas savoir ce qu’elle écrivait. Ma voix s’élevait une fois de plus, une voix peut-être un peu trop féminine pour ce que j’aurais préféré. Une voix trahissant sûrement mon identité. «Qu’est-ce que tu notes depuis tout à l’heure ?»
[Suite en PV]
Keith Nora
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Mer 9 Aoû 2023 - 20:57
Azius, le capitaine du navire Dominium Oceanis arrimé à Hadarès.
Azius Drakeron
Azius regardait comment les préparations avançaient sur le navire. Une fois le tout prêt, il se dirigeait vers le pont supérieur, s’accrochant à la roue, prêt à lever l’ancre. Le soleil se couchait à l’horizon, offrant une vue magnifique et un ciel enflammé sur le baie dans laquelle ils allaient se lancer. L’eau était très calme, offrant un reflet parfait du coucher de soleil mémorable qui se dépliait devant les matelots. Le navire enfin prêt à partir, la voix du démon se faisait entendre fortement alors que ses ailes se déployaient, question de faire comprendre aux membres de l’équipage qu’ils étaient prêts. Les instructions filaient, les unes après les autres. Le démon savait comment contrôler ses hommes, et diriger le navire n’était pour lui qu’une simple petite balade de plaisance.
L’équipage s’Affairaient à la tâche, laissant le navire pivoter lentement tout en quittant le port pour gagner les mers. Lentement, les vagues se faisaient sentir sous le paquebot. Les voiles dépliées, le craquement du bois, le vent dans les drapeaux, le tout pouvant paraître inquiétant au début se transformait bien vite en magnifique mélodie, alors que le soleil se cachait derrière l’horizon, offrant aux matelots un ciel étoilé, dégagé, affichant clairement ses deux grandes lunes au ciel.
On pouvait voir l’excitation dans le regard des nouveaux venus, et des aventuriers peu habitués au transport marin : certains étaient incapables de dormir, et profitaient pleinement du vent dans les cheveux, l’odeur de la mer, la vue magnifique offerte sur l’océan alors que la rive derrière disparaissaient lentement. Ils profitaient visiblement du calme, avant la tempête. Ce n’était pas un joli séjour de vacances, mais bien une aventure périlleuse, et c’est ce qu’Azius s’apprêtaient à rappeler à ses troupes.
«Mes chers, je vois que beaucoup de vous êtes distraits par le beau temps, obnubilé par le paysage, et complètement charmé par le fait de voyager en navire. Prenez le temps de le faire, mais n’oubliez pas d’aller vous reposer. N’oubliez pas l’aventure dans laquelle vous vous lancez : vous avez besoin d’être prêts, et reposés.» Bien qu’Azius n’était pas celui qui avait pris l’aventure en main au départ, il s’était accaparé du rôle. Il allait gérer le tout jusque sur les terres étrangères, où les hommes de Clairebrume pourraient guider les troupes par la suite. «Vous avez deux jours et deux nuits pour vous reposer, avant que nous n’arrivions à Makkovik, capitale de Clairebrume.»
[Hors jeu : Si vous avez des RPs privés à faire entre vous, durant l’événement, ce sera dans ce laps de temps. Le prochain tour sera l’arrivée en Clairebrume.]
ordre:
Azius Drakeron (MJ), Aaron Keroth, Khesah, Orin Saari, Seshat Ra-Sibwa, Keith Nora, Uruyendë Nómin
Personnages non-Joueurs
Aaron Keroth
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Statut spirituel : Maudit
Messages : 119
Points d'apprentissage : 507
Âge : 42 ans
Emploi : Marin
Origine : Ashland
Mer 9 Aoû 2023 - 21:00
L'Instabilité des ténèbres Rp d'event, ouvert
J’aurais bien aidé à la préparation du navire. J’aurais bien aidé mon capitaine, l’équipage, et j’aurais volontiers fait tout en mon pouvoir pour faciliter le départ… mais mon dos en avait décidé autrement. Mes omoplates étaient aussi douloureuses que du feu sur ma peau. J’avais mal aux épaules également, et le rhum ne semblait pas faire effet pour atténuer la douleur. Visiblement j’étais mal en point. Je déposais la chopine, soupirant, me fermant les yeux. Je tentais de me convaincre que je n’étais pas un fardeau… du moins, ce n’était qu’une tentative, puisqu’une fois de plus, je n’étais pas en état d’aider. Pour une fois ce n’était pas de ma faute, et cela me faisait regretter toutes les fois où j’aurais pu aider et où je ne l’ai pas fait, parce que j’étais trop bourré.
Une voix me tirait de mon état de relaxation. Une voix familière, peu appréciable. Une voix qui semblait aussi irrité que la première fois que je l’ai entendu. En ouvrant mes yeux, quelle surprise ce fut de voir la demi démone avec une gourde à la main, tendue à moi, me disant de manière moins directe que je faisais pitié…. Moi… pitié? Pff… cela faisait bien deux fois qu’elle me prenait en pitié, celle-là. Mon regard un peu abasourdi la dévisageait un instant avant de prendre sa gourde, méfiant un peu. Je prenais quelques gorgées, sans plus, avant de lui redonner le reste. «Merci…» Je me redressais un peu, question d’avoir l’air un peu moins dégringolé.
Mon regard se retournait vers elle un court instant, un regard méfiant et peu enjoué de m’être encore fait prendre en pitié. «J’ai pas besoin d’aide…. J’ai besoin de temps, c’pas pareil. Y a pas grand-chose qui va régler ce qui est arrivé.» Je soupirais, retournant mon regard vers le ciel carmin alors que nous nous dirigions en plein dedans. Le navire décollant lentement du port pour prendre la route de la mer, je profitais enfin du vent frais dans mes cheveux, et de tout le reste qui venait avec. Parce que la vie de marin est celle qui m’a sauvé la vie, et que j’en trouverai toujours un certain réconfort peu importe la situation.
La conversation affluait toujours aussi difficilement entre nous, mais je profitais du bon temps. La température était agréable, quoi qu’un peu frisquet dans la nuit. JE ne comptais pas dormir de la nuit de toute manière, j’allais me reposer dans la journée et la nuit à venir et ce, bien malgré les recommandations de notre capitaine. Je savais ce qui nous attendait là-bas, et j’allais devoir me servir de ma magie plus que de mon combat physique à cause de mes ailes et de mes problèmes physiques. Le manque d’équilibre, la douleur, les problèmes d’Articulations… le tout à cause de ce qui est arrivé avec ce putain d’elfe qui m’a si joyeusement amputé dans la plus grande des violences.
Aaron Keroth
Khesah
Nationalité Arboréenne
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Origine : Arboréa
Jeu 10 Aoû 2023 - 10:31
L'instabilité des ténèbres
Event, feat. Event ouvert
- Merci…
Le sans-ailes accepta sa gourde et en bu quelques gorgées avant de la lui rendre. Il se redressa avant de poursuivre :
- J’ai pas besoin d’aide…. J’ai besoin de temps, c’pas pareil. Y a pas grand-chose qui va régler ce qui est arrivé.
Évidemment qu'il n'avait pas besoin d'aide. Aucun démon au sang pur n'en demandait. Mais allez savoir pourquoi, la demi-démone, contrairement à son habitude, voulait faire quelque chose pour un adulte. Certes, il faisait pitié sans ses ailes, mais bon, Khesah connaissait peut-être une solution pour lui. Elle avait une sorte de désir qu'elle ne comprenait pas à vouloir aider le sang-pur. Mais que faire ? Son instinct lui disait tellement de choses contradictoires des fois. L'importun l'avait fait chier en la dérangeant pendant son repas, et pourtant, contrairement à sa personnalité, l'hybride désirait lui refiler un coup de main. Le cornu ne semblait par contre déjà plus l'écouter, son regard étant désormais tourné vers le ciel carmin. L'hybride se releva.
- J'ai p't'être une ou deux solutions pour toi. S'tu veux, on en discutera plus tard, quand tu seras disponible. Je vais aller m'installer sur ma couchette quand le départ sera fait, t'auras qu'à m'rejoindre.
Khesah se releva et s'approcha alors du bastingage afin de regarder le continent s'éloigner. C'était la deuxième fois qu'elle prenait un navire pour voyager, la première fois étant avec son ancien mentor pour quitter le territoire d'Arboréa. Et voilà que maintenant, la jeune femme naviguait vers Clairbrume. Un pays froid apparemment. Khesah eut un frisson. Elle détestait le froid, mais la jeune hybride savait qu'il y avait des enfants là-bas. Et le flash de lumière n'augurait rien de bon …
Bien qu'agréables, les retrouvailles avec Seshat furent plutôt courtes et chacun des passagers décida qu'il était temps de vaquer à ses propres affaires. En moins de temps qu'il ne fallut pour le dire, Orin se retrouva au beau milieu du pont, cherchant un endroit où s'installer lui-même. Mieux valait ne pas trainer dans les pattes des marins qui s'affairaient, pensait-il.
En revanche, il n'était pas question de suivre l'exemple des invités les plus prudents et d'aller à la rencontre de sa couchette. Comment songer à dormir, alors que le départ était pour bientôt ? L'animorphe en était bien incapable. Aussi attendit-il que l'heure arrive, assis près du bastingage, son carnet sur les genoux et se déplaçant parfois de côté quand un membre de l'équipage cherchait à passer par-là.
Pour mieux commencer son histoire, il lui fallait saisir l'instant présent. La coque qui émettait de doux craquements, les pavillons qui claquaient au vent, les matelots qui s'invectivaient à bord, à grands renforts d'ordres, de chamailleries et de plaisanteries... Les passagers qui discutaient les uns avec les autres, le capitaine qui veillait à ce que tout se passe bien, la chèvre qu'il était difficile de calmer, les voiles qui attendaient impatiemment d'être enfin déployée, tout là-haut...
La plume d'Orin grattait frénétiquement la page, tandis que son autre main soulevait régulièrement l'encrier afin que ce dernier ne se fasse pas renverser dans la précipitation du travail. Oh, il dut recommencer à plusieurs reprises, glissant du papier froissé dans ses poches quand la version de son récit ne lui plaisait pas... ou qu'il y avait bien trop de ratures à son goût. Le jeune homme n'aimait pas gâcher le papier, mais une page trop tâchée d'encre ou encombrée d'idées, avait tendance à le perdre dans ses idées.
Le mouvement de pivot du navire le sortit finalement de ses rêveries, l'obligeant à lever la tête et tendre l'oreille. Il ne fallait surtout pas rater ça. La plume retrouva son écrin et l'encrier son bouchon, le tout rangé dans une sacoche jetée sur l'épaule en toute hâte.
Incapable de se tenir tranquille à la vue des voiles qui claquaient, gonflées par le vent, l'animorphe s'accrocha aux haubans et bondit lestement sur le bastingage. Du moment qu'il était attentif, il ne risquait pas de tomber, sa queue de félin offrant un équilibre parfait pour le maintenir sur un appui aussi mince soit-il.
Il en oublia les reflets argentés de l'eau défilant en dessous de lui, ainsi que le port qui s'éloignait dans leur dos. Le ciel criblé d'étoiles et bercé par les deux lunes, offraient un spectacle qu'il ne lui était pas donné de voir souvent depuis un navire : l'horizon entre ciel et mer, n'offrait aucune frontière. Un vent marin puissant s'engouffra à bord et Orin se permit de respirer à plein poumons.
Pour la première fois depuis longtemps, l'animorphe ne pensait plus aux tracas qui l'accablaient. S'éloigner d'Orzen n'était pas un mal. Pas pour lui. Pas après ce qu'il avait pu vivre sur ces terres. Que pouvait-il regretter là-bas ? Il n'avait pas d'endroit où rentrer, pas de proches qui l'attendaient. La plupart de ses proches ne devaient même pas savoir s'il était encore en vie ou non. Sans compter qu'il mettait probablement de la distance avec celui auquel il était tragiquement lié. Alors non, il n'avait aucune raison de regretter ce voyage... du moins, pour le moment.
Les paroles du capitaine le ramenèrent bien vite à la réalité et il finit par redescendre de son perchoir. Les mots étaient sages, mais Orin était encore trop excité pour songer à dormir. Sans doute le ferait-il plus tard, lorsque toutes ses idées seraient couchées sur papier. Pour l'heure, il écrirait pendant une bonne partie du trajet : tout, du moment qu'il saisissait cet instant.
Seshat était tranquillement allongée pour une sieste réparatrice, protégée des rayons ardents du soleil par un baobab centenaire. Peu à peu son hamac se mit à osciller telle une balancelle: de gauche à droite, mais aussi de haut en bas. La sensation était régulière mais assez désagréable pour gêner son repos. Était-ce un primate malicieux ou bien un chaton qui la taquinait? Elle se tourna en bougonnant mais le mouvement ne cessa pas. Elle se redressa d'un coup, les yeux à peine ouverts, les mains prêtes à saisir l'importun pour lui montrer de quel bois elle se chauffait. Mais la lionne était seule sur sa couchette et respirait les effluves marines. Elle se sentit ridicule mais n'éprouva pas la honte d'avoir été aperçue en si fâcheuse posture.
Son esprit embrumé mit quelques secondes à se raccorder à la réalité. Cabine. Orzen. Mystère magique. Si le bateau bougeait plus qu'il ne l'avait fait dans la rade, c'est qu'il était en pleine mer. Une idée terrifiante qui la fit frissonner. La lionne décida de marcher un peu pour éprouver son équilibre; par chance sa nature féline l'empêchait de se cogner aux parois en bois. Son estomac ballottait lui aussi dangereusement au rythme de la houle. Elle décida de sortir prendre l'air sur le pont pour chasser sa nausée naissante.
Les démons de quart s'affairaient sur le pont; il ne semblait pas y avoir un branle-bas de combat qui aurait signifié un danger quelconque comme une tempête ou des pirates. Seshat craignait bien plus la première menace que la seconde: les pirates pourraient tirer une rançon confortable s'ils la rendaient à sa famille. Et puis une soigneuse est toujours utile sur un bateau, même réduite à l'état d'esclave. Il y avait peu de probabilité qu'elle subisse le supplice de la planche.
Personne ne semblait avoir pris de repos. Des duos papotaient comme si le tangage n’avait pas beaucoup d’effet sur leur système digestif. Seshat les envia secrètement. Elle devrait utiliser sa magie de soin pour calmer son malaise. Quels conseils donnait-on à ceux qui n’ont pas la patte marine ? Regarder l’horizon. Difficile de fixer quoi que ce soit quand la proue monte et descend. Un autre félin ne s’en préoccupait pas. Orin semblait pris d’une frénésie scripturale. C’était une occupation plutôt originale, en pleine mer et à la faible lueur des lunes. Non que la faible luminosité eût pu le gêner, il était à demi matou après tout. Mue par sa curiosité Seshat s’approcha de lui sans se faufiler. Rien de pire que de se faire surprendre lorsque l’on écrit : on perd le fil de son idée tout en gâchant un feuillet pas une tâche d’encre inopportune.
« Je crois que cette sieste m’a fait du bien, j’avais vraiment sommeil finalement. Soigner les orzéens m’a épuisée plus que je ne le pensais. En tout cas vous n’avez pas l’air fatigué. N’hésitez pas à faire appel à moi si votre main devient douloureuse à force d’écrire. »
Codage par Libella sur Graphiorum
Seshat Ra-Sibwa
Keith Nora
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Mar 15 Aoû 2023 - 20:55
Event ouvert
L'instabilité des ténèbres
Je m’étais laissé emporter. Beaucoup. La curiosité se faisait très forte je ne pouvais le nier. Qu’est-ce que la rouquine écrivait? Qu’est-ce qu’elle notait? Ah, et Il n’y avait pas que cela. Qu’est-ce que les marins foutaient? Qu’est-ce qui servait à quoi sur le navire? C’était mon premier voyage en navire, et j’étais abasourdi non seulement par la grandeur du paquebot, mais aussi par l’agilité des marins, et la complexité des voiles, l’utilité de toutes les petites choses que l’on pouvait trouver sur le navire. Je les regardais travailler, tout déplier sous nos yeux alors que le Dominium Oceanis s’éloignait de la rive lentement, gagnant son chemin vers le ciel carmin, d’où le soleil semblait se cacher derrière l’horizon. J’avais un spectacle magnifique. Cette vue sur l’océan, je ne l’avais jamais vu.
Vint le temps où le capitaine du navire nous rappelait notre mission, et l’importance de se reposer. J’attendais donc la venue du ciel complètement noir, terminant mon merveilleux spectacle avec le soleil couchant, puis l’arrivée de la nappe d’étoiles qui venait recouvrir le ciel nocturne. Le tout délicatement terminé par nos lunes tant adorées qui étaient présentes dans le ciel. C’était magnifique.
C’était magnifique, mais bien vite je me rappelais que le sommeil serait important à respecter. Betty s’était lentement endormi sur le pont du navire, les poils et les cornes dans le vent alors qu’elle semblait si paisible. Je m’approchais donc d’elle, lentement, déposant mes trucs autour pour m’installer doucement à ses côtés, me blottissant contre le sol et contre sa fourrure. Ainsi j’étais confortable, la seule manière pour moi de dormir. Je remerciais grandement mes racines gobelines pour cela… et mon passé ma foi complexe m’a permis de m’habituer à une vie d’itinérant, à dormir dehors, dans la rue. N’avoir besoin de rien de spécial.
Keith Nora
Uruyendë Nómin
Nationalité Elyrienne
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Âge : 128
Emploi : Recherchiste/Mentor
Origine : Elyria
Mar 22 Aoû 2023 - 21:45
L'instabilité des ténèbres
Event Ouvert
Après sa discussion avec Keith, l'elfe avait poursuivi ses notes jusqu'au départ du navire. Dès cet instant, la rouquine ferma sa fiole d'encre et son livre, rangea le tout dans ses poches et s'élança au bastingage afin de voir disparaître le continent. C'était son premier voyage en mer et l'inconnue l'appelait définitivement. Ne suivant nullement les conseils du capitaine, la recherchiste resta plantée là plusieurs heures, portant finalement son regard vers les étoiles et de prendre de nouvelles notes, sur l'astrologie cette fois. Certes, pour l'instant, le ciel était similaire à celui du continent, mais plus ils voyageraient vers l'est, et plus Uruyendë sentait qu'il serait différent.
Ce n'est qu'au petit matin que la jeune femme se releva enfin, les membres engourdis d'être reste assise aussi longtemps et d'avoir t'en écrit. La rouquine descendit à son lit, et ne se releva qu'au zénith. Remontant sur le pont, l'elfe se trouva rapidement quelque chose à se mettre sous la dent, puis grimpa dans le nid-de-pie avec l'accord du capitaine. La recherchiste profita d'abord de la vue, avant d'harceler de questions le démon qui était à la vigie. C'est ainsi que la rouquine passa un certain temps avec le cornu, avant de redescendre. Le reste de son voyage fut similaire.
Azius, le capitaine du navire Dominium Oceanis arrimé à Hadarès.
Azius Drakeron
Deux jours, et deux nuits. C'est le temps que cela avait pris au Dominium Oceanis pour se rendre en Clairebrume. La première journée était forte en sensations pour les non-accoutumés aux vagues et à la vie de marin : le mal de mer était présent chez plusieurs passagers. Heureusement, cette première journée s'était déroulée sans embrume. La soirée avait été mouvementée par de forts vents qui ramenaient un air frisquet, mais rien de bien grave. Les passagers avaient été invités à se réfugier dans la cale pour éviter de distraire les marins, qui s'affairaient à faire traverser le paquebot au travers la tempête de vent sans dommages.
La deuxième journée de voyage, c'était une journée pluvieuse, mais rien de cauchemardesque. Pas d'orages, et les vents étaient moins pénibles que la veillée précédente. La deuxième soirée de transport avait été forte en émotion alors que le capitaine avait fortement encouragé les visiteurs à aller se reposer, puisque ce serait le dernier repos auquel ils auraient droit avant de mettre les pieds sur des terres inconnues. La froideur du continent Clairebrumois se faisait sentir, l'air soufflée faisait de la buée alors que le ciel semblait se cristalliser sous de minuscules particules de glace. Le calme revenu alors que la nuit était tombé, l'équipage s'affairait à finaliser les préparations à l'abordage.
Un bruit grave et fort d'Olifant se fit entendre. La voix du capitaine s'élevait, tentant de calmer l'alerte causé par l'instrument de musique. «Réduisez les voiles! Nous arrivons à la capitale de Clairebrume! » En sortant de la cale, les passagers pouvaient non seulement ressentir le froid extrêmement différent du reste du monde, mais pouvaient également voir la neige qui tombait du ciel comme une poussière glaciale. On pouvait voir la tension qui régnait dans le regard des habitants de Makkovik alors que l'embarcation pleine de démon se rapprochait de la ville, tentant de s'arrimer au port. Aussitôt le navire immobilisé, le capitaine montait sur la rambarde. «Nous venons en paix! Envoyé par le Roi d'Orzen lui-même, nous venons vous aider à élucider le mystère de cette lumière ayant éclairé les cieux du monde entier.»
Le capitaine remit alors une lettre explicative à l'un des gardes de sécurité du port. L'ouvrant et prenant connaissance du contenu de la lettre. Il la fit lire à deux subordonnés, dont l'un d'eux qui semblait reconnaître le sceau de la famille royale d'Orzen. Un comité d'accueil attendait les passagers, dans le but de leur offrir commodités. Boissons chaudes et vêtements chauds étaient offerts aux nouveaux arrivants. On pouvait voir que malgré la mauvaise surprise sur l'origine des membres de l'équipage, l'embarcation et l'aide apportée était attendue.
«La capitale de Makkovik vous accueille!» La voix du garde s'était enfin faite entendre, haut et fort, alors que la rampe d'embarcation s'abaissait vers le quai pour laisser les gens sortir. Le garde en question continuait alors son dialogue tout en incitant les gens à débarquer. «Je me nomme Magnar, et je serai votre guide. En ce doux jour qui se lève sur Makkovik, je vous invite à explorer la ville, faire des réserves, et vous loger à l'auberge de l'Ours. Nous nous retrouverons à la levée du jour, demain, à l'entrée de la capitale. Nous partiront aussitôt que le soleil aura pris forme à l'horizon. » .
ordre:
Azius Drakeron (MJ), Aaron Keroth, Khesah, Orin Saari, Seshat Ra-Sibwa, Keith Nora, Uruyendë Nómin
v
Personnages non-Joueurs
Aaron Keroth
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Ven 25 Aoû 2023 - 20:09
L'Instabilité des ténèbres Rp d'event, ouvert
J'avais eu un long parcours fort en émotion. La journée, je travaillais autant que je le pouvais, au point de m'épuiser le dos. Mes plaies étant toujours aussi douloureuse, c'était difficile pour moi de garder le même rythme que j'avais par le passé. J'avais pris beaucoup de pauses, et beaucoup d'alcool dans le but d'oublier la douleur, mais plus le temps avançait, et plus je craignais notre arrivée en Clairebrume. Je craignais devenir un fardeau. Je n'avais vraiment plus la même capacité physique, et j'espérais sincèrement que mes capacités magique allaient aider.
Les soirs étaient pénibles. Non seulement par le fait que je pensais sans arrêter, mais également par le fait que j'avais des conversations douteuses et fortes en émotions avec certaines personnes sur ce navire, avec qui j'aurais préféré ne pas avoir ces conversations-là. J'avais été jouer un peu trop loin dans mes souvenirs, et je craignais un peu l'inconnu vers lequel je me dirigeais avec le reste de l'embarcation et des membres de l'équipage. Je comptais participer à cette expédition, mais j'espérais avant tout ne pas devenir un fardeau.
Le bruit de la corne me réveillait en sursaut. C'était l'un des réveils les plus brutaux que j'avais eu depuis que j'avais perdu mes ailes. En ayant presque tombé en bas de mon lit, je m'empressais d'enfiler une cape chaude (il faisait bien trop froid pour dormir nu, j'étais vêtu quand-même...) pour sortir de la chaleur commune de la cale. Ouvrant la trappe, la blancheur marquante partout sur le territoire m'avait aveuglé fortement, et le vent froid me repoussait de la porte de manière à ce que j'en tombe en bas des escaliers. «Putain...............» Je me redressais difficilement après avoir laissé passer la majeure partie des pressés, pour enfin frayer mon chemin vers le pont. «Bordel j'vais jamais survivre à ça... j'm'attendais pas à un froid pareil..........»
Les démons n'étaient pas nécessairement faits pour endurer une pareille température, non plus. Mes pas s'avançaient sur le pont du navire, mes pieds nus laissant des traces sur le givre du bois au sol, alors que les tremblements me gagnaient. Je tournais les talons sans porter attention à ce que Magnar avait à dire. Le froid me traversait la chair et la peau comme le couteau qui m'avait arraché les ailes. Je redescendais rapidement dans la cale, allant me blottir dans les couvertures. Je ne comptais pas quitter celle-ci de si tôt, et je comptais bien dormir dans le navire, dans un lit de ma taille, dans un endroit que je connaissais, auprès de gens que je connaissais.
Ma dernière expérience avec une auberge avait mal tourné. J'remets plus les pieds là-dedans. Jamais.
Aaron Keroth
Khesah
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Lun 28 Aoû 2023 - 10:08
L'instabilité des ténèbres
Event, feat. Le Destin, Aaron Keroth
Khesah avait passé une bonne partie du voyage à traînasser sur sa couchette. Qui avait-il d’autre à faire de toute façon ? L’hybride n’y connaissait rien en navigation et de toute manière, elle s’en fichait des autres. Du moins, ceux du navire. La jeune femme était la pour ce rendre à Clairbrume, pas pour papoter avec les autres. En remontant sur le pont au second matin, la demi-démone sentit le froid se glisser sur sa peau. L'hybride n'avait clairement pas prit la peine de se renseigner sur la météo du coin, puisqu'elle n'était nullement habillée pour ce froid mordant. Une tunique à manche longue, mais au tissu léger, une cape en coton, des bottes sans doublure en fourrure, voilà ce que les autres pouvaient voir de Khesah à sa sortie de la cale du navire. C’est donc en grelottant qu’elle assista à l’échange entre le capitaine Azius et un garde de la capitale clairbrumoise, un certain Magnar. "Faut définitivement que je me trouve des vêtements plus chaud, sinon j'vais y passer …"
C'est en redescendant à la cale pour y chercher sa bourse que Khesah remarqua le cornu sans ailes blottit dans son lit comme un peureux tenter de s'y réchauffer. Elle lui arracha aussitôt les couvertures, le forçant à se lever.
- Lèves-toi crétin et va acheter des vêtements plus chauds ou tu vas attraper la mort. Tu r'viendras dans ton lit après, si tu veux faire ton couillon et fuir la situation.
La jeune femme n'attendit pas sa réponse. Elle savait qu'Aaron avait reconnu sa voix. À lui de bouger maintenant. Prenant son argent dans son paquetage, l'hybride monta de nouveau sur le pont et descendit sur la terre ferme. "Putain de merde qui fait froid ici … Pourquoi j'me suis embarquée déjà ? Ah ouais, les gamins …", lança-t-elle intérieurement en voyant un trio d'enfants courir dans la rue. C'est le plus jeune qui la remarqua en premier. Prenant peur, il hurla avant de s'enfuir en direction opposée, les deux autres enfants le suivant aussitôt. Les larmes lui montèrent aux yeux, mais elle les retint. Par orgueil, clairement, car il était hors de question que la jeune femme pleure devant les autres. Il y avait déjà Aaron qui l'avait surprise à le faire deux jours plus tôt, il n'était pas question de renouveler l'expérience. Reprenant le dessus sur ses émotions, Khesah poursuivit sa route vers le quartier commerçant et acheta le nécessaire pour survivre aux températures extrêmes du pays. N'ayant pas envie de prendre une chambre à l'auberge, elle retourna ensuite sur le Dominium Oceanis et y attendit le départ du lendemain.
Impossible de s'enfermer dans la cale pour dormir, quand un ciel aussi beau se déployait au-dessus de sa tête. Orin griffonnait sur son carnet distraitement, donnant corps à quelques idées qui lui venaient à l'esprit. Les étoiles étaient encore plus belles qu'à l'accoutumée, songeait-il. Peut-être l'appel du voyage rendait-il le spectacle plus magnifique ? Il était à parier que oui.
Tout sourire, l'animorphe veillait à ne gêner aucun de ceux qui travaillaient sur le pont. Il suffisait qu'un matelot râle pour qu'il change d'endroit aussitôt. Trois emplacements plus tard, le voilà qui prenait place près de la proue, tout en se gardant cependant bien de s'approcher trop près. Mieux valait ne pas se risquer à passer par dessus bord, n'est-ce pas ? Oh, ça ne l'avait pas empêché de se tenir aux haubans pour observer le départ depuis le bastingage. Cela dit, ils se trouvaient près du port, pas en pleine mer.
Une voix familière lui fit tendre l'oreille et lever les yeux. Sa camarade féline semblait s'éveiller d'une bonne sieste.
- J'ai perdu la notion du temps, répondit le jeune homme en refermant son carnet, et je vous crois volontiers, la Fiole Dorée n'a pas eu l'air de désemplir pendant quelques jours.
Il lui faudrait se montrer raisonnable à son tour. Saluant dame Ra-Sibwa, Orin finit par se redresser et délaisser la présence réconfortante de la guérisseuse, la beauté du ciel étoilé et la douceur du vent marin. Ce fut à son tour de rejoindre enfin la cale et la couchette qui lui avait été attribuée. Ou du moins, l'une des seules couchettes libres qu'il trouva.
Les craquements de la coque et les ronflements des autres occupants, ne l'empêchèrent guère de s'endormir. Il ne s'était pas rendu compte qu'il était épuisé. Il n'eut pas le temps de songer au fait qu'il se trouvait sur un navire et qu'à tout moment, le moindre incident pouvait les envoyer par le fond. Il ne s'était pas rendu compte que le mal de mer ne le faisait pas souffrir, au contraire de ce qu'il craignait avant de partir.
Le reste du voyage fut paisible. Le changement de température ne tarda pas à prédire une arrivée imminente à Clairebrume. À la vue des terres qui se rapprochaient, Orin regrettait bien vite de ne pas posséder des vêtements plus chauds. Lui qui pensait que sa cape suffirait... Ses bras croisés recroquevillés contre son torse, l'animorphe claquait des dents. Un instant, le parfum enivrant de l'aventure devint moins savoureux.
Perdu dans la masse des explorateurs qui débarquaient les uns après les autres, une fois encore, Orin se sentit tout petit. Visiblement, un accueil plus ou moins chaleureux les attendait... ainsi que, Ô miracle, de quoi se couvrir et boire pour se réchauffer. Bien qu'ayant toutes les peines du monde à trouver des vêtements à sa taille fluette, il finit par jeter son dévolu pour des bottes, une écharpe, des gants et un manteau plus épais.
Quant à la nuit à l'auberge, il ne rechigna pas à l'idée de prendre un vrai repas et de passer une nuit dans une chambre plus douillette que la couchette brinquebalante qu'il avait occupée pendant deux nuits.
Ne restait plus qu'à attendre le départ pour de nouvelles aventures, le lendemain.
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Mar 1 Aoû 2023 - 20:54
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